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Intenses combats dans le sud de la bande de Gaza

Des soldats portent un cercueil.

Enterrement d'un soldat israélien tué à Gaza

Photo : Getty Images / Spencer Platt

Agence France-Presse

D'intenses combats urbains font rage vendredi dans les plus grandes villes de la bande de Gaza, deux mois après l'attaque sanglante du Hamas contre Israël et le début d'une guerre dont le bilan ne cesse de s'alourdir.

Après une première phase de son offensive terrestre contre le Hamas concentrée dans le nord de Gaza, l'armée a étendu cette semaine ses opérations jusque dans le sud, où sont réfugiés près de deux millions de civils désormais pris au piège, acculés dans un territoire de plus en plus exigu.

Sur place, les soldats israéliens, appuyés par des frappes aériennes, ont affronté jeudi les combattants du Hamas à Khan Younès, la plus grande ville du sud devenue l'épicentre de la guerre, ainsi que dans le nord, dans la ville de Gaza et le secteur voisin de Jabaliya.

Le bilan à Gaza s'est encore alourdi jeudi pour atteindre 17 177 morts, à 70 % des femmes et des moins de 18 ans, tués par les bombardements israéliens, selon le ministère de la Santé du Hamas. Et tôt vendredi, le ministère a fait état de 40 morts dans des frappes près de Gaza, et de dizaines d'autres à Jabaliya et à Khan Younès.

Jeudi soir, les chaînes de télévision israéliennes ont diffusé des vidéos montrant des dizaines de Palestiniens en sous-vêtements, les yeux bandés, sous la garde de soldats israéliens dans la bande de Gaza. Cela a provoqué une vive polémique sur les réseaux sociaux.

Proche-Orient, l’éternel conflit

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Un panache de fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne, dans la ville de Gaza, le samedi 7 octobre 2023.

L'armée israélienne a dit enquêter pour vérifier qui est lié au Hamas et qui ne l'est pas, en référence au mouvement islamiste palestinien considéré comme une organisation terroriste par Israël, l'Union européenne et les États-Unis.

Des chandelles à l'avant-plan de l'image et à l'arrière-plan, des soldats israéliens vêtus de leur treillis, et des camions militaires de couleur kaki.

Des soldats israéliens célèbrent Hanoukka près de la frontière de Gaza, le 7 décembre 2023, deux mois après le début de la guerre.

Photo : Getty Images / Alexi J. Rosenfeld

Séparer la population du Hamas, dit la Maison-Blanche

Dans un entretien téléphonique avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, le président américain Joe Biden a insisté sur la nécessité absolue de protéger les civils et de séparer la population du Hamas.

Les États-Unis soutiennent fermement Israël depuis l'attaque sanglante du 7 octobre menée par le Hamas, au cours de laquelle 1200 personnes ont été tuées selon les autorités israéliennes, mais Washington s’inquiète de plus en plus du bilan des civils à Gaza.

Au total, 91 soldats israéliens ont été tués dans les combats à Gaza, dont jeudi le fils de Gadi Eisenkot, ancien chef de l'état-major de l'armée et membre du cabinet de guerre de Benyamin Nétanyahou.

Traumatisé par l'attaque du 7 octobre, Israël a commencé jeudi soir à célébrer Hanoukka, la fête juive des Lumières. À Tel-Aviv, des familles et proches des otages ont participé à une veillée où ils ont allumé les bougies d'une ménorah géante comptant symboliquement 138 branches, en hommage aux personnes toujours otages du Hamas.

Le premier ministre Nétanyahou a allumé au mur des Lamentations une bougie à l'occasion de cette fête commémorant l'une des grandes victoires de l'histoire juive. Au IIe siècle avant J.C, un petit groupe de Juifs, les Macchabées, ont repris le Temple profané de Jérusalem.

À cette époque, les Macchabées ont libéré le Temple, l'ont purifié et rétabli la souveraineté et l'indépendance juives [...] Aujourd'hui, nous, les Macchabées de notre époque, combattons les forces du mal qui sont venues effacer le peuple juif et son État de la surface de la Terre.

Une citation de Le premier ministre Benyamin Nétanyahou

Nous dormons dans la rue

Des milliers de personnes tentent de fuir Khan Younès en proie aux combats pour se diriger vers Rafah, à la frontière égyptienne, seul endroit où de l'aide humanitaire est encore distribuée, mais en quantité limitée.

Une femme debout, et à l'arrière, un homme assis sur un matelas posé sur un tapis avec trois enfants, en plein air, dans ce qui ressemble à un camp de réfugiés.

Des Palestiniens déplacés par l'offensive terrestre israélienne arrivent dans la zone humanitaire de Muwasi, le 7 décembre. Quelque 1,9 million de Palestiniens ont été déplacés depuis le début de la guerre, selon l'ONU.

Photo : AP / Fatima Shbair

Depuis deux mois, on bouge d'un endroit à un autre [...] Nous sommes très fatigués, nous dormons dans la rue, témoigne Abdullah Abou Daqqa, qui est parvenu à rejoindre la ville frontalière, évoquant les deux mois les plus durs de son existence.

Arrivé lui aussi à Rafah, Ahmad Hajjaj, venu du camp de Chati, dans le nord, décrit une situation catastrophique. Nous n'avons pas de produits de première nécessité, la situation empire de jour en jour et il n'y a pas de solution politique à l'horizon, dit-il.

Le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a évoqué un système de santé à genoux dans la bande de Gaza, où la plupart des hôpitaux du nord ne fonctionnent plus, tandis que ceux du sud, submergés par l'afflux de milliers de blessés, sont au bord de l'effondrement.

Israël a imposé depuis le 9 octobre un siège total à la bande de Gaza, qui provoque de graves pénuries d'eau, de nourriture, de médicaments et d'électricité. De plus, l'aide humanitaire, dont l'entrée est soumise au feu vert israélien, n'arrive qu'au compte-gouttes depuis l'Égypte.

Le carburant, nécessaire au fonctionnement des générateurs dans les hôpitaux et aux équipements de désalinisation de l'eau, manque aussi.

Le gouvernement israélien a cependant autorisé cette semaine la livraison d'un supplément minimal de carburant pour éviter un effondrement humanitaire et des épidémies, deux jours après un appel en ce sens des États-Unis.

Selon l'ONU, 1,9 million de personnes, soit environ 85 % de la population, ont été déplacées par la guerre dans la bande de Gaza, où plus de la moitié des habitations sont détruites ou endommagées.

Que fera le Conseil de sécurité?

Face à une situation catastrophique dans la bande de Gaza, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer vendredi sur un appel à un cessez-le-feu humanitaire immédiat selon la dernière version du texte vue par l'AFP.

Depuis le début de la guerre, le Conseil a réussi à adopter une résolution qui appelait à des pauses et couloirs humanitaires à Gaza, mais pas à un cessez-le-feu, auquel les États-Unis s'opposent à ce stade.

L'agence Wafa a fait état d'opérations nocturnes en Cisjordanie occupée, notamment dans le centre de Ramallah, ville où siège l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.

Des hommes cherchent au milieu de décombres.

Des Palestiniens cherchent dans les décombres d'un édifice démoli par un raid israélien à Khan Younès.

Photo : Getty Images / Ahmad Hasaballah

Nétanyahou menace le Hezbollah

La guerre a aussi ravivé les tensions à la frontière entre Israël et le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, allié du Hamas.

L'armée et les secours israéliens ont annoncé jeudi la mort d'un civil israélien, tué dans le nord d'Israël par un tir de missile antichar revendiqué par le Hezbollah. Dans la nuit, l'armée israélienne a fait état de deux soldats blessés légèrement par un tir de missile anti-tanks et annoncé mener des frappes aériennes contre des sites du Hezbollah.

Benyamin Nétanyahou a lancé un nouvel avertissement au mouvement chiite libanais : Je suggère à nos ennemis de bien faire attention, parce que si le Hezbollah choisit de déclencher une guerre totale, il transformera par sa faute Beyrouth et le sud du Liban, non loin d'ici, en Gaza et Khan Younès.

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